Le salon des Maires

Grand rendez-vous annuel des élus locaux, le salon des maires et des collectivités locales a ouvert ses portes hier à Porte de Versailles et ce jusqu'au 25 novembre.

J'y suis donc allé afin de voir ce qui y était proposé aux mairies et collectivités en matière d'éco-mobilité 100% électrique et par là-même, faire un peu de relations publiques. J’ai aussi assisté à une conférence sur le thème ; "Véhicules électriques et infrastructures de bornes de recharge : enjeux et perspectives pour les collectivités territoriales". Soit un vaste programme me direz-vous et c’est peu dire.

Les conférenciers présents étaient Marc Teyssier d'Orfeuil, Délégué général du Club des Voitures Ecologiques et DG de Com'Publics, Hervé Borgoltz, PDG de DBT, Charlotte de Silguy, secrétaire générale de l'AVERE France, Christophe Chevreton, General Manager Electric Vehicle Busisness Development chez Renault et Louis Nègre, Sénateur-Maire de Cagnes-sur-Mer dont on connait l'implication dans la promotion du véhicule électrique.

Alors que dire si ce n'est que le discours entendu hier était sympathique. On l'a bien compris les voitures électriques sont là, il faut les promouvoir et les vendre, les premiers utilisateurs visés sont les collectivités et les détenteurs de flottes captives histoire de positionner le véhicule dans les mentalités et de lui ouvrir "in-fine", les portes du grand public... La question des infrastructures de charge est aussi présente et DBT et ses "challengers" s'en occupent.

J'ai envie de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, seulement il me semble que ces personnes oublient un peu vite un des maillons prépondérant de la chaine ; l'utilisateur.  Et qu'il le soit  à titre privé ou professionnel, il n'en reste pas moins une personne à l’origine convaincu du thermique, "nourri et élevé au pétrole". Convaincre les décideurs c’est bien, mais l’imposer aux futurs utilisateurs sans autre forme qu’un ; c’est bien pour la nature, ce n’est pas cher à l’utilisation et l’utiliser c’est l’adopter vous verrez, me semble un peu simpliste comme discours au final.

Quand Christophe Chevreton nous fait remarquer que les véhicules de sa marque au cours de leurs vies font en moyenne 60 Km par jour, c'est vrai, mais même si c'est le cas, la voiture qui dort dans le garage peut vous emmener demain en week-end,  en amoureux ou en famille, sans contrainte horaire et c'est ce sentiment de liberté que la voiture actuelle génère, qui la rend attractive, au-delà du besoin de mobilité lié aux déplacements ; domicile / travail / école / courses. Alors certes on ne part pas tous les week-end, mais savoir que l’on en a la possibilité, fait tout.

Je le dis souvent mais avant d’acquérir une nouvelle technologie, il faut tout d’abord l’appréhender et la comprendre afin de pouvoir en tirer un maximum de satisfaction. Expliquer, sensibiliser, informer afin de rendre le véhicule électrique et les briques technologiques qui le composent aussi commun qu’un de nos véhicules actuels. Expliquer aux gens ce qui va remplacer l’essence, le moteur à explosion, la boite de vitesse, la question de la performance et le tout sans rentrer dans un discours d’ingénieurs.

La question de savoir chez les grands constructeurs, s’ils vont passer par leurs réseaux de distributions existants, pour vendre leurs véhicules électriques, se pose. A savoir est-ce que la motivation de leurs propres vendeurs sera au rendez-vous sur ce segment avec une ligne thermique et électrique en concurrence au sein d’une même concession.

Les véhicules sont là, les infrastructures se mettent en places, les pouvoirs publics sont mobilisés, tout semble réuni à quelques "détails" près, pour accéder à la réussite complète de ce grand projet qu’est la voiture électrique et l’éco-mobilité dans son ensemble.

La question du changement des mentalités reste bien une marche non-négligeable qu’il faudra franchir et ne pas louper, au risque de nous voir passer devant ceux qui auront compris que même si vous avez beau avoir la technologie la plus performante et le discours le plus aboutit, si vous n’avez pas mis cette technologie à porté de vos futurs utilisateurs, cela reviendrai à avoir construit le plus beau des trains, le mettre en service et le jour du départ se rendre compte que l’on a oublié de former le conducteur.

Pierre TREGUIER